Sur les traces des coraux d’eau froide du golfe de Gascogne : 8 jeux de données bathymorphologiques et géomorphologiques au 1 / 100 000
Les coraux d’eau froide, contrairement aux coraux tropicaux, n’ont pas besoin de lumière et peuvent se développer en profondeur. Les espèces constructrices comme Lophelia pertusa et Madrepora occulata ont une distribution mondiale et sont présentes de la Norvège à la Grèce sous forme de monts carbonatés ou de récifs. Menacés par l’évolution des conditions environnementales et les actions anthropiques, les coraux d’eau froide sont actuellement classés comme écosystème vulnérable par plusieurs institutions internationales. Dans les eaux européennes, les indicateurs pour mesurer l’impact des pêcheries et l’efficacité des mesures de protection manquent encore.
Le projet européen CoralFISH vise à étudier l’interaction entre les coraux, les poissons et les pêcheries par une approche écosystémique. Un des objectifs de cette étude est de caractériser leurs habitats à partir des formes géologiques des fonds marins. Dans le golfe de Gascogne, les associations de coraux se situent principalement sur les flancs et le long des chutes des canyons.
A l’occasion, un important travail d’acquisition de données à la mer s’est déroulé dans le cadre du projet européen CoralFISH soutenu par l’agence des Aires Marines Protégées (désormais OFB). Il a conduit à une cartographie bathymétrique moderne et à haute résolution de quatre segments de marge dans le golfe de Gascogne et à une analyse fine géomorphologique. Un atlas de 8 cartes au 1 / 100 000 rassemble ces informations pour quatre zones disctinctes (Bourillet et al., 2012). Il est composé de quatre cartes bathymorphologiques issus de Modèles Numériques de Terrain et de quatre cartes géomorphologiques obtenues par analyse géomorphologique semi-automatique. La méthode est décrite dans le paragraphe « généalogie » (de Chambure et al., 2013). Les données sont disponibles pour chaque zone sous forme de MNT au pas de 50 mètres pour les quatre cartes bathymorphologiques, et de contours vectoriels de classes géomorphologiques pour les quatre cartes géomorphologiques. Les quatre zones sont :
- Canyon de Blackmud au canyon de Douarnenez,
- Canyon de Penmarc’h au canyon de Saint-Nazaire,
- Canyon des Sables d’Olonne au canyon d’Ars,
- Canyon de Cap-Ferret au canyon d’Arcachon
Date(s)Date(s) |
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Author(s)Auteur(s) | Bourillet Jean-Francois
(IFREMER)
De Chambure Laurent Loubrieu Benoit (IFREMER) |
SourceSource |
Ifremer |
LineageGénéalogie |
Les données bathymétriques des sondeurs multifaisceaux des campagnes postérieures à 2008 sont traitées selon les étapes suivantes à l’aide du logiciel Caraïbes de l’Ifremer : - Validation et épuration automatique et manuelle pour chaque profil d’acquisition ; - Validation du recouvrement de données entre profils et campagnes, épuration complémentaire de données ; - Sélection des profils selon leur niveau de qualité, les paramètres d’environnement sont pris en compte (niveau de bruit, célérité, comportement du navire…) ; - Génération du modèle numérique de terrain (MNT), au pas de grille de 15 à 25 mètres selon les zones, par moyenne des sondes situées dans chaque cellule. Les données ne sont pas corrigées de la marée. Dans une seconde phase, un filtrage géostatistique local est effectué par krigeage factoriel, en utilisant les bathymétries résiduelles (logiciel Isatis © Geovariances). Pour assurer une couverture géographique plus large, le MNT est combiné avec un modèle numérique au pas de 125 mètres issu de campagnes antérieures (Le Suavé et al., 1999), en interpolant la grille dans une zone de raccord de 500 mètres ente les deux grilles. La classification géomorphologique se base sur un modèle numérique de terrain bathymétrique de haute résolution (cf. création des MNT), duquel sont dérivées certaines variables (de Chambure et al., 2013 ; Bourillet et al., 2012). La première étape réside dans le calcul de paramètres obtenus directement de la bathymétrie (bathymétrie moyenne, pente ponctuelle et régionale, orientation…). Elle aboutit à la délimitation des grands secteurs physiographiques ou mégagéoformes comme le plateau, la pente et le glacis. La deuxième étape consiste à calculer des paramètres plus complexes, mais mieux adaptés aux structures géologiques rencontrées. Sur la marge septentrionale du golfe de Gascogne, les canyons sont des éléments majeurs du modelé du fond marin (Bourillet et al., 2006). Le réseau de drainage par les canyons est extrait automatiquement (Soille et Gratin, 1994 ; Quiniou, 1998), puis les talwegs principaux sont validés. Ils servent à calculer d’autres paramètres indirects. Ainsi, la distance pondérée au plus proche thalweg est utilisée en combinaison avec la pente pour partitionner les zones de canyon de celles d’interfluve (cf. typologie d’un canyon). La troisième étape s’attache à classer les éléments kilométriques à décamétriques (méso- et macrogéoformes) des zones de canyon (lit, flanc, selon différentes valeurs de pente…) en contrôlant leur connexité, puis à les coder par des formules automatiques. Ces géoformes sont identifiées selon le standard du CMECS (Madden et al., 2008. ; Greene et al. 1999). La quatrième étape est une validation, avec d’éventuelles corrections sur des éléments spécifiques, et une généralisation par attribution aux secteurs trop petits de la classe médiane du voisinage. |
ConstraintsContraintes |
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Spatial informationsInformations géographiques |
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