Halieutique
L'étude des possibilités d'exploitation des granulats marins en fonction des zones de moindres contraintes doit intégrer les contraintes halieutiques, c'est-à-dire la distribution spatiale des ressources halieutiques ainsi que l'activité et la production des navires de pêches français. La démarche a été d'aboutir à une présentation synthétique des ressources halieutiques observées lors des campagnes scientifiques françaises et de l'estimation de l'exploitation halieutique des navires de pêche français.
Les résultats sont présentés selon les différentes étapes d'avancement de l'étude sous la forme :
- de rapports pour chacune des phases,
- de cartes par façade actualisées caractérisant les ressources et l'exploitation halieutique.
Entre la phase 1 et la phase 2, la méthodologie d'analyse des données halieutiques a été actualisée notamment en termes d'échelles spatio-temporelle et d'espèces considérées. A ce titre, les données produites dans les rapports de la phase 1 ne sont plus à jour et ne sont donc plus accessibles ; la phase 2 a conduit à une analyse à l'échelle nationale.
Les données mises en ligne, harmonisées entre la phase 1 et 2, couvrent l'ensemble de la Manche et de l'Atlantique.
Phase d'étude 1 : MANCHE EST - LOIRE GIRONDE
Ressources Halieutiques
L'étude s'est appuyée sur les données collectées lors des campagnes scientifiques (données acquises entre 1998-2006). Une liste des espèces principales a été élaborée, en fonction des critères de sélection suivants : la présence, l'abondance, l'intérêt commercial et l'écologie. Pour les deux façades concernées, une liste de 32 espèces, comprenant 26 poissons, 3 céphalopodes, 2 crustacés et un mollusque bivalve a ainsi été arrêtée.
Exploitation Halieutique
L'étude s'est appuyée sur la base Ifremer « Harmonie, Système d'Information Halieutique » pour les données d'activité des navires de pêche, et celle du Bureau Central des Statistiques (Direction des Pêches Maritimes et de l'Aquaculture, DPMA) pour les données de production (tous navires professionnels français).
Pour les deux façades concernées, les flottilles de pêche françaises et leur activité ont été décrites, ainsi que les productions associées, pour l'année 2005.
Rapports
Phase d'étude 2 : BRETAGNE - SUD GASCOGNE et actualisation MANCHE EST - LOIRE GIRONDE
Les données des ressources halieutiques observées par les campagnes scientifiques françaises intègrent désormais les campagnes récentes (jusqu'en 2010) et les informations sur l'exploitation halieutique ont été mises à jour avec des données de 2008. Ces résultats intègrent l'actualisation de la phase 1.
Ressources Halieutiques
Les données issues des campagnes scientifiques permettent de mettre en évidence la répartition des espèces à différents stades de leur cycle de vie (adultes et juvéniles), les fluctuations temporelles de leurs abondances et d'un point de vue écosystémique, donnent une information sur la composition spécifique des peuplements.Les données utilisées concernent généralement les cinq années de campagnes les plus récentes disponibles et validées (1985-2011).
Les espèces prises en compte dans cette étude ont été sélectionnées en fonction de leur sensibilité écologique face à l'exploitation de granulats marins (mobilité, substrat préférentiel, etc...). De ce fait, seules les espèces classées dans la catégorie benthique ou démersale ainsi que certaines protégées par la convention OSPAR ont été retenues. Dans un second temps, afin de faciliter l'analyse et la présentation des résultats, une liste commune à toutes les campagnes scientifiques a été établie en fonction de la sélectivité des engins de pêche (élimination des espèces pour lesquelles la capture n'est pas représentative de l'abondance sur le fond).
A partir des données des campagnes scientifiques réalisées par l'Ifremer , quatre critères de sensibilité à l'extraction de matériaux marins ont été définis :
- critère Communauté, relatif aux abondances d'individus observés par les campagnes scientifiques ;
- critère Nourricerie, relatif aux abondances d'individus juvéniles observés par les campagnes scientifiques ;
- critère Frayère, relatif aux abondances d'œufs observés par les campagnes scientifiques ;
- critère Biodiversité, relatif à la richesse spécifique.
La synthèse des ressources halieutiques réunit ces quatre critères.
Exploitation halieutique
Les calendriers d'activités des navires renseignés chaque année par l'Ifremer ont permis une étude sur les flottilles de pêche françaises pour la Manche et l'Atlantique.
A partir des données d'activité et de production des navires français, trois critères de sensibilité à l'extraction de matériaux marins ont été définis :
- critère Activité, calculé par rectangle statistique à partir des calendriers d'activité des navires de pêche français en 2008 ;
- critère Dépendance, estimé sur la base d'un taux de fréquentation des navires de pêche par rectangle statistique, en 2008 ;
- critère Quantité débarquée, des poissons benthiques, poissons démersaux, céphalopodes, crustacés et coquillages, par les navires de pêche français en 2008.
Ce dernier volet « exploitation halieutique » a fait état d'une limite inhérente à la nature des données disponibles (la règlementation des pêches imposant aux navires de rendre des déclarations de pêche à l'échelle spatiale des rectangles statistiques du CIEM (Conseil International pour l'Exploration de la Mer), soit une superficie de ~4300 km² par rectangle). Cette échelle spatiale est disproportionnée par rapport aux surfaces des sites d'extractions de granulats marins.
Or des données de positions géographiques des navires enregistrées en continu sont disponibles depuis quelques années suite à la mise en œuvre d'une surveillance des navires de pêche par satellite (Vessel Monitoring System ou VMS) qui a concerné d'abord les navires de plus de 24 m, et s'étend désormais aux navires de plus de 12 mètres. Ces données permettent d'affiner la résolution de la cartographie de l'activité de pêche.
C'est pourquoi, en 2013, le comité de pilotage de l'étude a sollicité la DPMA (Direction des Pêches Maritimes et de l'Aquaculture), propriétaire de ces données, pour obtenir l'autorisation de les utiliser. La DPMA a donné son accord sur l'utilisation de données agrégées (par carré de trois minutes de longitude par trois minutes de latitude (3'x3'), équivalent à une superficie de ~22 km²) pour les besoins de l'étude. Ces données de géolocalisation ne représentent pas l'activité de pêche de façon exhaustive, puisqu'elles sont relatives aux navires de plus de 12 mètres. En complément, des données de résolution spatiale intermédiaire (à l'échelle des sous-rectangles statistiques CIEM) issues d'enquêtes d'activité réalisées par l'Ifremer ont été utilisées.
Cette nouvelle approche par croisement d'informations de différentes sources a ainsi permis de produire une nouvelle version du rapport intitulé « Estimation de l'exploitation halieutique des navires de pêche français ». Il restitue les résultats des traitements des « données VMS » en offrant une précision spatiale accrue en matière d'occupation de l'espace marin, d'origine géographique des débarquements, et de dépendance des navires à certains secteurs de pêche.